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I DON'T KNOW WHAT TO DO WITH MY LIFE!!
12 janvier 2005

(No smoking)

P'tain, j'en ai pas grillé une hier, ça faisait une paye - on peut pas dire que je m'étais réfugié dans l'abstinence ces derniers temps, j'avais besoin d'accompagner par le geste immuable du fumeur cet étrange enthousiasme teinté d'amertume des premiers jours de l'année... Donc, ce mardi : nada, que'd, nacache, des clopinettes (enfin, si j'ose dire...)! Essentiellement pour raisons économiques - ces timbrés bureaucratiques de La Poste n'ont pas encore effectué le virement providentiel, mon revenu le plus important... depuis que je gagne un p'tit pécule (comme dirait ma mère...) - et même en fait depuis que je me suis lancé à tâtons, à l'aveuglette et sans plan de carrière, dans la vie active et ses affres bouillonnants. Depuis l'été 2000 et mon job de facteur à Gaillac - belle époque... Vous affolez pas, les aminches, le revenu le plus important de R.W. à ce jour ne dépassera pas le seuil du SMIC. Amère victoire ? Ben non, parce que c'est une première - ouais, pour la première fois, j'ai l'impression d'être un employé salarié dans une boîte "à taille humaine", où on tutoie le patron et où les pauses café ne sont pas expédiées fissa entre un fax urgentissime et une réunion du comité de travail chiantissime. Mais c'est un doux mirage : le mois prochain, retour à cette chère précarité, l'éternelle compagne de ma jeunesse éthérée... Les vaches maigres sont fidèles au poste, pour l'instant, elles continuent de regarder filer le train-train cahotant de ma vie hagarde (N.B. : gaffe aux métaphores filées, R.W.). Mais je disais (waouw, c'était carrément une digression à la Laurence Sterne, là...) que je n'ai pas fumé hier - dimanche, j'ai fini mon paquet de Golden Virginia acheté le lundi 3 janvier à Saint-Juéry ; lundi, j'ai taxé une sèche à un gonze, mi-racaille, mi-rasta, l'air compatissant, à la sortie du métro Porte de Clignancourt, puis j'ai subtilisé une clope et demie à Sylvie dans la soirée : d'abord chez Hervé, pendant la session songwriting balbutiante du Handclap Device mk 2, puis au restau japonais, vers Palais-Royal, où on est allé bouffer (sans Josselin) - là, il lui restait trois ou quatre braves petits soldats dans son paquet de Camel, donc c'est à peine si elle a daigné m'accorder l'avant-filtre d'une cigarette... Mais je la comprends aussi - quand tu es accro, tu sais qu'il te faut x cigarettes pour n durée. Les junkies de tout poil sont les plus fins mathématiciens au monde - la logique est une humeur physique, corporelle, un truc que tu ressens. Ouais. Et moi, pour le coup, j'en suis sûr, je ne suis pas accro - hier en effet, pas une thune, donc pas de tabac. Evanoui, le grésillement rougeoyant du cylindre mal dégrossi dégouttant de salive - disparue, l'irritation excitante (parce que pleine de menaces carboniques) du larynx par la première bouffée de fumée efficace, une fois que t'as bien touillé les brindilles de tabac vigoureusement tassées sous le papier blanc. Et puis pas de réaction de manque, pas de sueur froide, ou ce genre de soubresauts irrésisitibles qui finissent par vous terrasser... J'suis pas accro, je vous dis ! Donc, je peux continuer. Demain, mon virement arrive sur mon compte (j'espère - dans le cas contraire, je fais un malheur, ils vont m'entendre rue Palaprat...!), première dépense de la journée : le paquet de tabac. Voilà. Je note qu'aujourd'hui, en dépit de l'état de mes finances, je n'ai pas hésité à faire deux chèques en bois. Ouais, j'hésite rarement, le commerce se démerde très bien sans moi, ça va... L'un pour mon médecin généraliste (je devais faire renouveler l'ordonnance pour mes séances de kiné), l'autre pour des courses à vocation alimentaire au Casino du coin. Mais j'en ai pas profité pour acheter de clopes, ça veut bien dire ce que ça veut dire, non...? Bon, bien sûr, je ne pense pas qu'on puisse payer par chèque dans les bureaux de tabac, de toute façon. Buraliste, en voilà une profession qu'elle est belle : ça sent le cash petit-bourgeois et le corporatisme vermoulu à la papa (hello, Mr Poujade...?), ça peut très vite virer nauséabond... Mais demain matin, enfin tout à l'heure, je serai bien content de trouver un buraliste ouvert pour quémander mon Golden Virginia, juste avant de filer à la médiathèque... Histoire de retrouver, dans la journée, le grésillement et l'irritation mis entre parenthèses la veille... Avec un plaisir non dissimulée. Une satisfaction authentique. Une espèce de... sérénité. Mais sinon, tout va bien, on peut pas vraiment dire que je sois réellement accro, à la lumière de ces divers éléments que je vous livre en vrac. Ben ouais, quoi... Et si j'ai envie de me lever à 1 h 30 a.m. pour écrire un post à ce sujet fumant, c'est mon droit, non ?!? Sans blague...    
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