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I DON'T KNOW WHAT TO DO WITH MY LIFE!!
29 décembre 2004

Télégrammes - dernière édition

Ouais, j'ai appelé Suzan l'autre jour aussi. Elle va faire le réveillon à Paris, avec sa copine Charlotte et des amis à elle. On ne pourra pas se voir ces vacances malheureusement. Je flippais un peu en l'appelant parce qu'il me semblait me souvenir que sa mère est infirmière ou aide-soignante - en fait, je l'ignore, c'était simplement un pressentiment à la con, une mauvaise intuition, un fantasme de vieille carne superstitieuse. J'en rajoute un peu, mais c'est vrai : pourquoi la mère de Suzan devrait-elle être infirmière ou aide-soignante plutôt qu'institutrice, postière, ou courtière en assurances...? Je ne l'ai jamais vue, sa mère, jamais rencontrée - comment je pourrais me faire une idée précise de son gagne-pain ? Une lubie proto-paranoïaque, quoi. Le jus d'information dégoulinant de la lucarne magique ou du transistor, poisseux à force de macération, nous accule à de tels soubresauts irrationnels. Alors voilà, quand j'ai entendu les noms des victimes au journal, j'étais "soulagé" - c'est d'une indifférence affligeante, je sais, mais je ne connais pas ces gens. Encore fallait-il que ces deux femmes ne soient pas des accointances, de près ou de loin, de Suzan et sa famille... Où tu t'amuses à te faire peur - "et si ? et si...?" Cette litanie de suppositions saugrenues, c'est comme un jeu de chaises musicales : dès qu'une idée noire s'évanouit, une autre, plus ténue, plus faible, prend sa place... jusqu'à ce qu'un embryon de peur enfantine s'impose.Un je-ne-sais-quoi de tenace, malgré sa texture volatile... Bon, effectivement, elle aurait pu les connaître, de près ou de loin - après vérification, elle ne les connaît sûrement pas "de près", mais peut-être qu'elle les connaît, "de loin". On n'en a pas parlé de toute façon, et je me demande pourquoi je me suis lancé dans cette foutue digression cartésienne... Contrairement à ce que prétendait Hoda, cette pauvrette niaiseuse de la Star Ac' 4, en extase et sans doute subjuguée face à l'immensité du Zénith de Paris, il n'y a pas deux mille habitants à Pau - elle pensait peut-être faire entrer dans ce cocon gigantesque toute la population de son "village" natal... En réalité, agglomération comprise, on approche des 150 000 âmes. Mais bon, ça n'empêche pas une institutrice, une postière ou une courtière en assurances de connaître une infirmière ou un aide-soignante habitant la même ville - de s'échanger leurs numéros de téléphone, de sortir en boîte ensemble, de se lamenter sur leurs vies amoureuses, de se retrouver en vacances dans le même camping, etc. Le hasard peut être un mauvais génie, non ?

A part ça, Suzan va bien. On a parlé de Snoop Dogg, en fait - elle est très branchée hip-hop. Son dernier album, produit en grande partie par les Neptunes, a l'air pas mal du tout. J'ai entendu le single featuring Pharrell Williams au début du mois à Los Angeles, à la radio - la Toyota louée chez Hertz s'arrêtait juste au feu, à l'angle de Highland et de Western Avenue, lorsque le DJ a balancé la nouvelle tuerie lubrique de Snoop Dogg. J'ai jeté un coup d'oeil à droite de la chaussée - tout près d'un bus stop, un homeless végétait sur un banc de pierre recouvert de l'affiche du nouvel album du "chien fou", comme ils disent dans les journaux trendy. Hasard...

Le dernier Eminem est décevant, selon elle. Pas entendu... Suzan devrait passer à Paris fin février, début mars - la bonne saison, entre mon anniversaire et la Saint-Patrick, y a de quoi se mettre à la fête...! Ses stages d'enseignement se déroulent plutôt bien - je lui ai à nouveau assuré qu'elle est vraiment bien tombée à Lapérouse, un lycée feutré, dignement bourgeois, où les branleurs et agitateurs patentés ne sont pas légion à mon avis - du moins en classe de seconde. "Les parents sont derrière en plus, et ils veulent un bulletin impeccable", elle m'a dit. Et là, je m'imaginais Suzan, menue et hilare, derrière son bureau, accueillant les tuteurs des mioches au cours d'une de ces proverbiales réunions parents/profs, et ça m'a fait sourire - et frémir en même temps... Parce que c'est un signe qu'on est passé de l'autre côté... Moi, je suis toujours un peu à la traîne, Dieu merci...! Ou pas...?    

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